UNE HABITATION A TROIS FACADES S’AFFAISSE DE 8 CM.

LE CONTEXT

Par une mission d’expertise judiciaire, le propriétaire intime l’architecte, l’ingénieur et l’entrepreneur de remédier au problème de l’affaissement constant de l’habitation à trois façades. Luc Hens, le gérant d’ARCON, est désigné comme expert judiciaire.

ETUDE DU DOSSIER

Après analyse de toutes les pièces du dossier, des plans d’exécution d’architecture, des plans de bétonnage et du cahier des charges, on conclut que le dossier répond parfaitement aux règles de l’art.

Après étude du rapport des sondages d’essai, qui indique un sous-sol très faible sur une épaisseur d’une dizaine de mètres, l’ingénieur a décidé de prévoir une dalle de fondation complète, à double armature, de 30 cm d’épaisseur, avec une poutre de rive de renforcement comme fondation antigel jusqu’à une profondeur de 80 cm. L’habitation même est construite avec une robuste structure à ossature béton.

 

 

 

 

OBSERVATIONS

Après la mesure des inclinaisons et des niveaux de l’habitation qui s’affaisse, on constate que l’habitation s’affaisse vers l’arrière et en s’écartant de l’habitation attenante.

Après une période d’observation, on a constaté en outre que l’affaissement se poursuit systématiquement, et qu’on ne semble pas devoir attendre de stabilisation.

Lors de la visite des lieux et des constatations, on observe que l’exécution de l’habitation est particulièrement soignée, et qu’il n’existe aucune indication qu’une faute ait été commise lors de l’exécution de l’habitation. La cause du phénomène est donc sans doute externe.

 

 

 

 

LA CAUSE DU DOMMAGE

Après information, il apparaît que l’habitation à trois façades attenante possède des fondations sur pieux. Lors du contrôle des photos prises au début des travaux de construction, on peut constater que le mur mitoyen repose sur une lourde poutre de répartition au-dessus des têtes de pieu.

La couche supérieure peu portante, épaisse d’une dizaine de mètres, se révèle être une couche de remblai.

La charge additionnelle de l’habitation provoque simplement un compactage et un tassement de cette couche. Les tassements à attendre sont considérables.

Les photos permettent d’observer que la dalle de fondation de l’habitation au niveau des têtes de pieu est en contact du côté rue avec la poutre de répartition du bâtiment attenant. Par la différence de technique de fondation, le tassement du bâtiment attenant est négligeable, étant donné que les pieux transmettent la charge à la couche portante à 10 m de profondeur. Etant donné le point de contact avec le fondement de cette habitation, l’habitation qui nous concerne s’affaisse uniquement sur l’arrière, ce qui explique son inclinaison.

 

SOLUTION

Le bâtiment doit recevoir une fondation à grande profondeur, de sorte à éviter un tassement ultérieur.

Avant cela, il doit cependant être ramené à l’horizontale.

L’injection d’une mousse de polyuréthanne à forte expansion permet de tenter de remonter la construction. Un essai est effectué dans ce but, qui est couronné de succès.

Avec l’intervention de plusieurs entrepreneurs spécialisés, le bâtiment est ensuite soulevé totalement jusqu’à quelques millimètres de plus que la position horizontale. On injecte ensuite des piquets jusque sur la couche portante, et ce à travers la dalle de fondation en béton.

Le résultat se révèle parfaitement satisfaisant. L’habitation est de nouveau horizontale et possède maintenant des fondations à grande profondeur, de sorte qu’on ne devrait plus observer de tassements ultérieurs.

Un résultat exceptionnel, obtenu grâce à la bonne collaboration entre toutes les parties concernées, architectes et entrepreneur, et la chance que la construction du bâtiment était exceptionnellement rigide, avec une dalle de fondation parfaite avec fondation antigel rigide, et une structure rigide à ossature béton. Pendant toute l’opération, il n’est pratiquement pas apparu de fissures. Le parachèvement du bâtiment est resté intact.